Renégociation de l’ALÉNA 2017

Comme vous l’avez peut-être entendu en avril dernier, le président Trump a déclaré qu’il a un problème avec le lait canadien.

Durant sa campagne présidentielle, M. Trump a critiqué l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), ainsi que plusieurs autres accords commerciaux signés par les États-Unis, puisque selon lui, ils sont injustes pour son pays.

Comme on pouvait s'y attendre, lorsque M. Trump a pris le pouvoir en janvier, il a clairement fait connaître ses intentions au Canada et au Mexique en précisant aux Américains, à l'occasion de nombreux discours, qu’à son avis l'ALÉNA est une catastrophe pour son pays et qu’il doit donc être renégocié.

Depuis avril, moment où le président Trump a commencé à critiquer le secteur laitier canadien, les producteurs laitiers canadiens ont été submergés par une énorme vague d'amour et de soutien de la part de leurs concitoyens de partout au pays. Nous vous en sommes extrêmement reconnaissants et vous en remercions infiniment!

Aujourd'hui, alors qu’approchent les négociations, votre soutien est encore plus important.

Le 18 mai, l’administration Trump a écrit au Congrès, enclenchant ainsi officiellement la période de consultation de 90 jours exigée aux États-Unis avant que la renégociation de l’ALÉNA puisse commencer.

Même si les États-Unis n’ont pas encore publié leurs priorités pour les renégociations, le lait canadien risque d’être l’une de leurs principales cibles.

Le 5 juin, à l'occasion d'une rencontre à Toronto avec Lawrence MacAulay, ministre de l'Agriculture du Canada, le secrétaire à l’Agriculture des États-Unis, Sonny Perdue, a précisé ceci : « [...] si vous voulez gérer votre approvisionnement en produits laitiers avec la gestion de l'offre, c'est très bien. Mais ce faisant, vous devez éviter de trop produire et ainsi d'entraîner une surabondance de solides de lait sur le marché mondial qui seront vendus à des prix de dumping injustes. » Nous sommes heureux de constater que le secrétaire Perdue n'est pas opposé à la gestion de l’offre. Toutefois, la deuxième portion de sa citation semble laisser entrevoir une mauvaise compréhension du système. La simple vérité, comme l'a évoqué le secrétaire Perdue, est qu’aux États-Unis et partout dans le monde, on produit trop de lait. Et lorsqu’il y a surproduction, les prix chutent, ce qui entraîne des pertes d'emplois, une perte de revenus pour les producteurs et, dans certains cas, des fermetures de fermes. Cependant au Canada, en vertu de la gestion de l’offre, nos producteurs laitiers se concentrent par définition sur les besoins du marché intérieur, produisant uniquement la quantité requise par le marché. Le système dans son ensemble est conçu pour servir le marché intérieur – et non pas pour pratiquer le dumping de lait sur le marché mondial.

À l'heure actuelle, il semble que la solution du président Trump à la surproduction de lait aux États-Unis, comme l'a précisé le secrétaire Perdue, sera de tenter de forcer le Canada à accorder un plus grand accès à son marché des produits laitiers par l’entremise de l'ALÉNA. Bien sûr, le président n’a pas du tout pensé à l’impact que cela aurait sur les producteurs laitiers canadiens, qui souffriraient de l’arrivée sur notre marché du lait excédentaire produit par les producteurs américains.

Nous, les producteurs laitiers canadiens, sympathisons avec nos homologues américains qui n’arrivent pas à trouver preneur pour leurs surplus de lait, mais le Canada n’est pas une solution miracle à cette offre excédentaire chronique. La population du Canada n’est que d’environ 33 millions d’habitants – ce qui est inférieur à celle de l’État de la Californie. Même si nous ignorons le fait que cela serait dévastateur pour les producteurs laitiers canadiens et accordons aux États-Unis cet accès au marché, il serait impossible que les Canadiens boivent tout ce surplus de lait en provenance des États-Unis, nous ne sommes tout simplement pas assez nombreux!

Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, nous voulons vous remercier de l’appui soutenu dont vous avez fait preuve à l’égard de vos producteurs laitiers et de votre lait canadien.

En mai 2017, Abacus Data a publié les résultats d’un sondage qui révèle que 92 % des Canadiens se disent satisfaits de la qualité et du choix de produits laitiers offerts au Canada, et que 77 % affirment être satisfaits des politiques laitières canadiennes. De plus, un deuxième sondage, publié par Campaign Research, a révélé que 75 % des Canadiens sont en faveur de la gestion de l’offre.

Comme l’a récemment noté le premier ministre Trudeau en parlant de la gestion de l’offre : « L’approche qu’on a ici au Canada, elle est bonne pour le Canada, pour nos agriculteurs, et je vais continuer de défendre la gestion de l’offre. »

Nous nous préparons actuellement à la renégociation de l’ALÉNA, qui devrait commencer à la mi-août. Pour nous préparer, nous avons actualisé notre campagne et notre logo de 2015 et les avons mis au goût du jour pour 2017.

Nous vous invitons à vous joindre à la vaste majorité de Canadiennes et Canadiens qui appuient la gestion de l’offre et à utiliser le mot-clic #monlaitcanadien ainsi que le logo Mon lait canadien pour montrer votre appui.

Nous vous tiendrons au courant de tout geste additionnel que vous pourrez poser pour nous aider à protéger le lait et les producteurs laitiers canadiens.

Merci!