Qu’est-ce que la gestion de l’offre?

Qu’est-ce que la gestion de l’offre?

Le secteur canadien de la production laitière est régi par un système connu sous le nom de gestion de l’offre. Les objectifs du système canadien de gestion de l’offre dans l'industrie laitière sont les suivants :

  • Assurer aux producteurs une rétribution juste provenant entièrement du marché pour leur travail et leurs investissements.
  • Fournir aux transformateurs un approvisionnement en lait stable afin qu'ils puissent planifier leur production adéquatement d'une année à l'autre.
  • Fournir aux consommateurs un approvisionnement constant de lait et de produits laitiers dont la qualité et la salubrité sont sans égales, et ce, à un prix juste.

Le système atteint ces objectifs en permettant aux producteurs laitiers canadiens d'agir collectivement pour négocier les prix et ajuster la production laitière afin de répondre à la demande des consommateurs. Ainsi, la gestion de l’offre fait en sorte que les prix canadiens demeurent relativement stables et moins sujets à la volatilité des marchés mondiaux.

Perspective historique

Le gouvernement du Canada a mis en place un système de gestion de l’offre au début des années 1970 dans le but de réduire les surplus de production, qui étaient devenus chose courante dans les années 1950 et 1960, et d'assurer des revenus justes aux producteurs. L'industrie laitière canadienne a été la première à être visée par la gestion de l’offre, un système ultérieurement adopté par les producteurs d'œufs et de volaille.   Dans le secteur laitier, le système de gestion de l’offre est administré par la Commission canadienne du lait (CCL), et chaque année, le Comité canadien de gestion des approvisionnements du lait a la responsabilité d'évaluer la demande nationale pour les produits laitiers et d'établir la cible de production nationale en conséquence.

Comment fonctionne la gestion de l’offre?

Le principe à la base de la gestion de l’offre est simple et similaire à celui adopté par les producteurs de toutes les industries. Le but est de gérer la production afin que l'offre corresponde à la demande et que le prix à la production permette aux producteurs de couvrir les coûts de la production de lait et d'obtenir une rétribution juste pour leur travail et leurs investissements. En d'autres termes, nous ne produisons que la quantité de lait nécessaire pour répondre aux besoins du marché canadien, tout en évitant de créer des surplus qui se retrouveraient sur le marché mondial à des prix de dumping. Imaginez que la gestion de l’offre est un toit qui repose sur trois piliers tout aussi importants : le prix à la production, la discipline de la production et le contrôle des importations. Si l'un de ces trois piliers devient instable, le toit (le système en entier) risque de s'écrouler. Voici une explication du fonctionnement de chacun de ces piliers :

  1. Le prix à la production : Afin d'assurer la stabilité des prix pour les producteurs, le prix qu'obtiennent les producteurs laitiers pour le lait est établi en fonction des coûts de production, qui comprennent le coût de la main-d'œuvre et des investissements, et les conditions globales de l'économie du Canada. Sans la gestion de l’offre, le gouvernement du Canada devrait subventionner l'industrie de façon importante – une pratique courante dans les régions non assujetties à la gestion de l’offre – pour aider les producteurs à survivre à la volatilité des prix grandissante observée dans le contexte d'un marché libre. Il est également important de noter que ni la CCL, ni les offices provinciaux de commercialisation du lait, ni les producteurs ne fixent le prix de détail. Le prix payé par les consommateurs à l'épicerie est fixé par les détaillants, et ce, depuis toujours. Dans notre système de gestion de l’offre, seul le prix à la production est fixé. Bien qu'il puisse avoir une petite incidence sur le prix final, le prix à la production ne représente qu'une fraction de ce que les consommateurs paient au magasin.
  2. La discipline de la production : Afin de s'assurer que l'offre en lait canadien corresponde à la demande des consommateurs, chaque ferme du Canada détient un quota (une part de marché) qui établit la quantité de lait qu'elle peut produire. Selon la demande des consommateurs, la quantité que permet de produire le quota varie à la hausse ou à la baisse. Ainsi, des ajustements à la hausse ou à la baisse sont apportés aux quotas au besoin. Cette façon de faire s’avère efficace pour éviter la surproduction et assurer des revenus justes et stables pour les producteurs. La sécurité relative que cette mesure procure aux producteurs canadiens leur permet d'innover et les encourage à investir des sommes dans l'avenir de leur ferme, sommes qu'ils auraient peut-être mises en réserve afin de se munir contre la volatilité du marché.
  3. Le contrôle des importations : Au Canada, les importations sont contrôlées au moyen de contingents tarifaires, ou CT. Les CT permettent à une quantité prédéterminée de produits laitiers d'être importée à des tarifs préférentiels (généralement en franchise de droits), tout en maintenant le contrôle sur la quantité importée.Par ailleurs, les tarifs hors quota sont établis à des niveaux qui permettent aux producteurs canadiens de recevoir un prix qui reflète le coût de production dans un environnement nordique. Sans contrôle des importations, il est impossible de s'assurer que l'approvisionnement correspond réellement à la demande. Ainsi, un manque de contrôle des importations mène inévitablement à une surproduction et à une instabilité du système.

Lorsque les trois piliers de la gestion de l’offre fonctionnent comme prévu, ils permettent à l'industrie laitière de résister à toutes les tempêtes économiques, et de demeurer durable et autosuffisante. Rappelons que la gestion de l’offre confère une sécurité du revenu aux producteurs, en plus d'assurer la stabilité du marché canadien, contrairement à ce que l'on observe dans les marchés mondiaux hautement instables. Ce système leur permet d'être rentables et de continuer de produire du lait canadien de grande qualité, sans recourir à des subventions directes du gouvernement – contrairement à ce qui se fait ailleurs dans le monde. La gestion de l’offre permet aux producteurs canadiens d'investir dans leur ferme, leur communauté et l'avenir de notre économie. Elle crée un système où les producteurs peuvent adopter une vision à long terme et des pratiques saines, à la fois pour l'environnement et en matière de bien-être animal.

Sans la gestion de l’offre, bon nombre de fermes familiales canadiennes devraient simplement fermer boutique en raison de la volatilité du marché mondial, du coût de production élevé au Canada par rapport à d'autres pays (dû au climat froid) et de la nature périssable de leurs produits. Les communautés canadiennes, les consommateurs canadiens, les producteurs canadiens et l'économie du Canada en paieraient tous le prix.

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